POÉTHIQUE URBAINE #8 – CRÉATIVE – LEVALLOIS-PERRET

Réhabiliter un immeuble des années 90 est un exercice singulier. Il ne s’agit pas de rendre lisibles les accès d’un immeuble haussmannien, ni de trouver la nouvelle articulation d’une construction des années 70 et encore moins de rehausser les couleurs d’une architecture classée au patrimoine. 90 n’est pas loin et ce n’est pas un écart de trente ans qui justifie une réhabilitation. C’est autre chose qui trouve son origine dans l’air du temps. Focus sur le huitième volet de notre programme « Poéthique Urbaine »  : CREATIVE à Levallois-Perret.

un héritage paradoxal

L’immeuble en îlot est bordé par les rues de Villiers, Pasquier, Greffulhe et par le Square René Cassin à Levallois-Perret. Sans voisin accolé, il bénéficiait d’une belle visibilité. Avec ses façades très minérales et le traitement architectural qui jouait sur un beau volume, le bâtiment s’offrait à la rue avec générosité. En revanche, l’intérieur était un modèle réduit d’architecture, ses ouvertures sur allèges étaient petites et son hall, trop bas sous plafond.

une question d’équilibre

Nous avons souhaité que CREATIVE soit un projet en accord avec l’environnement tout en créant un véritable abri. Nous avons profité de sa situation dans le paysage urbain pour ouvrir les façades, accueillir l’extérieur au sein même du hall et créer ainsi un dialogue entre le bâtiment et le quartier. Cette combinaison est le fil rouge de cette transformation. Nous avons cassé les allèges, dessiné de grandes baies qui laissent passer la lumière. En écho avec la nature implantée à l’extérieur, nous avons matérialisé le hall comme une écorce qui court le long des murs et accompagne le visiteur. Le verre et le bois s’ajustent et s’équilibrent l’un à l’autre pour offrir une “entrée en matière”   accueillante et chaleureuse. 

remuer ciel et terre

CREATIVE est un travail à l’échelle urbaine d’un piéton. C’est en marchant que nous avons abordé ce projet. Nous parlons d’une « ouverture d’esprit », une amplification de volume sur le hall avec la création d’une triple hauteur comme l’interprétation d’un ciel. Nous rendons accessible la terrasse monumentale du dernier étage, autrefois dévolue aux locaux techniques, et nous en faisons une terre fertile. Cette hyper-nature se prolonge sur l’ensemble du bâtiment en ponctuant chaque niveau par des points de végétation.